CORBEIL ESSONNE (janvier 2013)
La ville s'est fixée au confluent de la Seine et de l’Essonne, rivière paresseuse qui déroule ses brassets pittoresques du parc de la Nacelle à son arrivée anonyme au fleuve en passant sous les grands moulins.
Corbeil est, dès le Moyen Âge, une cité forteresse, comme le rappelle les soubassements du vieux château flanqué à l’origine de cinq tourelles et d’un donjon bâtit pour se prémunir des attaques des Normands qui remontent la Seine. De cette période date aussi la cathédrale Saint-Spire, entourée d'une ruelle fermée par un porche en pierre et la commanderie des chevaliers de Saint Jean de Jérusalem dont il ne subsiste que la chapelle.
Par la suite, la cité sera le centre d'approvisionnement de Paris grâce au fleuve et aux nombreux moulins implantés sur la rivière, alimentés par la riche plaine briarde toute proche. Il reste encore l’ancien moulin à poudre ou moulin laminoir mentionné dès 1628, théâtre de 12 explosions anéantissant l’établissement et la plupart des maisons voisines.
En juin 1790, le district de Corbeil est divisé en cantons. La sous-préfecture s’installe au prieuré Saint-Guénault et investit de nouveaux bâtiments à partir de 1863. Construit en 1893, le marché couvert fait figure d'édifice emblématique du progrès dans la tradition de la Belle Époque, dont les halles de Baltard seront le modèle.
À la même époque, Waldeck-Rousseau fait construire au bord de la Seine, le Castel Joli pour en faire sa résidence à la campagne, et l’école Jacques Bourgoin surgit en amont du pont.
Essonne est plutôt une ville de passage importante, avec un maître de poste, des hôtels et des auberges le long de la route de Paris veillée par l’église Saint-Étienne.
La voie ferrée ouverte en 1840 favorise l'essor démographique, et l’implantation d’entreprises industrielles qui modèleront le paysage urbain. La famille Darblay à la fin du 19e siècle développe de prestigieuses papeteries qui s’étendent de part et d’autre de l’Essonne sur Moulin Galant et Villabé pour devenir l’une des premières implantations papetières de France.
Suivront les gigantesques Grands Moulins toujours en activité en bord de Seine, ainsi que l'usine Decauville, qui couvre plusieurs hectares sur la commune, en complément de son site d’origine à Évry Petit Bourg.
Lorsque la construction d’un nouvel hôtel de ville à Essonne est décidée, on fait appel aux mêmes architectes que pour la mairie de Corbeil, ce qui explique la similitude entre les deux bâtiments. Les deux cités uniront administrativement leur destinée en 1951.
Corbeil Essonne, riche d’une population encore traditionnellement ouvrière est aujourd’hui confronté aux enjeux du renouvellement urbain et de l’insécurité persistante aux Tarterets, quartier sensible de logements sociaux construits à la fin des années 1960.
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