PROVINS (juillet 2016)
Bâtie autour d'un promontoire, au confluent de la vallée de la Voulzie et de celle du Durteint, l’image d'une ville double s'impose dès la fin du XIe siècle avec le développement des échanges économiques autour du centre primitif fortifié, le Châtel. Au cœur de la cité, la maison des petits plaids remplissait une fonction commerciale et administrative. Le prévôt y tenait ses audiences. La maison des quatre pignons était l’ancienne auberge du Petit Écu et la grange aux dîmes, propriété des chanoines de Saint-Quiriace, était louée aux marchands de Toulouse.
Sur l'éperon rocheux, on trouve un authentique village médiéval avec ses logis à pans de bois et ses caves voutées.
La formidable enceinte de remparts, rénovée et complétée à la fin du XIIe siècle, défendait la cité. La porte Saint-Jean, fermée par un pont-levis, protégeait le chemin de Paris. La porte de Jouy, s'ouvrait sur le plateau.
La tour César est le point culminant de l'éperon, symbole de la puissance et de l'autorité des comtes de Champagne. Elle veille sur la collégiale Saint-Quiriace et le palais comtal.
La ville basse, en pleine expansion à partir du XVIIe siècle se pare de monuments religieux : l'église Sainte-Croix doit son nom à un morceau de la vraie Croix que Thibaud IV aurait rapportée de son pèlerinage à Jérusalem, l’église Saint Ayoul ou encore la tour-porte de la collégiale du Val.
On trouve aussi le long des bras du Durteint et de la Voulzie de belles maisons champenoises, signe de l’opulence de la cité.
À partir de 1315, le commerce du sel est strictement encadré par l'administration royale. Le grenier à sel en est le siège. Sur la colline opposée au Châtel, on découvre l'abbaye des Cordelières, fondée en 1248 par Thibaut IV de Champagne, au moment où le pape encourage la présence des ordres mineurs dans les villes.
Plus contemporaine, la villa Garnier édifiée vers 1810 est léguée à la ville de Provins à la condition d’être transformée en musée-bibliothèque. La place Honoré de Balzac ne conserve de son aspect du XIXe siècle que le palais de justice et la fontaine Mattelin-Boyer offerte à la ville par une riche famille provinoise. Les cures dans le pavillon des eaux minérales seront abandonnées à la fin du XIXe siècle.
La position de carrefour permet à Provins de prendre le rôle de capitale politique, économique et intellectuelle, dans le réseau des foires de Champagne. La ville frappe sa monnaie qui est reconnue dans toute l'Europe. Les guerres, les épidémies la modification des axes commerciaux et le rattachement du comté de Champagne au royaume de France confirment le déclin de Provins. Au cours des siècles suivants, la ville retrouvera sa place de marché régional sans faire preuve d’un dynamisme économique important. De nos jours, elle mise sur la valeur de son patrimoine monumental, et accueille ainsi un important tourisme culturel.
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