EVRY (juin 2012)
Evry sur Seine, est à l’origine un humble village bâti autour de l’église Saint Pierre et Saint Paul sur un coteau des bords de Seine rejoint par le Rouillon, modeste ru alimentant le lavoir communal.
À partir de la Renaissance, il devient un lieu de villégiature pour la noblesse qui construit sur les hauteurs des « maisons de campagne ». Le château de Beauvoir est le seul à demeurer intact, malheureusement invisible au fond de son parc qui abrite aujourd'hui un centre de réadaptation professionnelle. Le manoir de Petit-Bourg a été remplacé par la Résidence du Parc (barre de 12 étages de 500 mètres de longueur regroupant près de 200 logements). A Grand-Bourg, il ne reste que les communs, et le parc des Tourelles abrite une ferme normande et un élégant pavillon d’entrée.
La marquise de Montespan, le duc d'Antin, ou encore la duchesse de Bourbon font de fréquents séjours bientôt rejoints par la bourgeoisie qui construit d’opulentes demeures de plaisance, comme l’actuel centre d’art plastiques, l’école de musique ou encore la maison d’accueil Sainte-Geneviève, aujourd’hui logement des sœurs de l'ordre de la congrégation de Notre Dame de Sion.
La stèle Manouchian rappelle que c'est ici, à la sortie de la gare d'Évry Petit Bourg, en bordure de Seine, qu'eut lieu l'arrestation par la police de Vichy de Missak Manouchian le 16 novembre 1943, directeur militaire du mouvement FTP-MOI. Quelques jours plus tard, il sera fusillé avec 21 de ses compagnons, dans la clairière du mont Valérien.
Trente ans plus tard, Evry se transforme brutalement en ville nouvelle de cinquante mille habitants, chef-lieu du jeune département de l’Essonne. Les bâtiments de la préfecture seront les premières structures architecturales élevées en plein champ au début des années 1970. La cathédrale de Saint Corbinien suivra, seule cathédrale érigée en France au XXe siècle.
Conçue pour s'harmoniser avec l'Hôtel de Ville et la Chambre du commerce et de l'industrie, conception monumentale autour de la Place des Droits de l'Homme et du Citoyen, s’ouvrant à la fois sur la ville et sur les promenades du bois des Coquibus situées à l’arrière.
L’Agora date aussi de la gestation de la ville nouvelle, gigantesque complexe de 30 000 m² regroupant centre commercial et équipements de loisirs organisés autour d'une place centrale couverte. La pagode Khánh Anh, d’obédience bouddhiste vietnamienne, est la dernière réalisation d’envergure de la commune. Achevée en 2010, elle est la plus grande pagode d'Europe.
Aujourd’hui, se promener sur la dalle des « Pyramides » au milieu du Parc aux Lièvres ou encore aux « Champs-Élysées », procure un sentiment d’indicible gâchis. Immeubles hérissés de paraboles, linges aux fenêtres, sculptures et bâtiments gangrenés par la rouille, tout respire le mal-vivre, la pauvreté et un multiculturalisme mal digéré, entraînant des difficultés sociales et sécuritaires importantes.
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